Le poisson étudié est le grégoire d’Australie, une espèce de poisson-demoiselle, également connue sous le nom de grégoire à pointe jaune, qui vit dans la Grande Barrière de Corail, ce qui en fait une espèce indicatrice essentielle pour évaluer l'état des écosystèmes marins.
L’équipe internationale de chercheurs a étudié l'influence des espèces réactives de l'oxygène (ROS, pour l’anglais reactive oxygen species), telles que le peroxyde d'hydrogène, sur la peau de ce poisson. Les ROS sont produits dans l'eau de mer par divers processus biologiques ou non biologiques. Les changements climatiques et la pollution marine anthropique sont connus pour augmenter la concentration de ROS dans l'eau de mer, en particulier dans les couches superficielles.
Dans cette publication, les chercheurs font d'importantes révélations, notamment la présence de mélanosomes sphérique (phéomélanosomes) dans la peau des grégoires. Un mélanosome, c’est un organite intracellulaire à l’intérieur duquel la mélanine, pigment qui protège la peau des radiations solaires, est fabriquée. Il en existe deux sortes. L’eumélanine, de couleur brune à noire et la phéomélanine, plutôt beige à rouge et brun clair. La découverte remet en question les théories antérieures selon lesquelles l’eumélanine est prévalente chez les poissons.
Plus important encore, l'étude fournit certaines des premières données sur la façon dont les ROS peuvent avoir un impact sur l'apparence visuelle des organismes biologiques dans l'environnement marin naturel. En effet, si la pollution modifie la couleur du poisson, cela peut avoir un impact sur sa communication visuelle, comme lors de la recherche d’un partenaire, et sa vulnérabilité, notamment son repérage par un prédateur.