James A. Robinson a collaboré avec Jean-Marie Baland, professeur à l’UNamur et membre actif du CRED pour diverses publications scientifiques. Leurs travaux conjoints ont exploré divers aspects du développement économique, mettant en lumière les dynamiques institutionnelles et les facteurs socio-économiques influençant la croissance et la pauvreté. « Une de nos publications qui a eu le plus de visibilité dans le milieu scientifique international, concerne une thématique liée aux décisions familiales en lien avec la question du travail des enfants. Nous nous sommes intéressés à comprendre et à analyser si d’un point de vue économique, il était juste que des parents décident du moment où ils mettent au travail leur enfant », explique Jean-Marie Baland. Les deux économistes ont aussi travaillé sur l’impact économique et politiques de la démocratisation des institutions. « Nous nous sommes intéressés plus particulièrement au cas du Chili où nous avons analysé en quoi l’introduction du vote secret au sein des communautés agricoles avait eu un impact sur la démocratisation et le prix des terres au Chili », poursuit Jean-Marie Baland. Ces collaborations ont non seulement enrichi la littérature scientifique mais ont également renforcé la réputation internationale du CRED. 

Pour élaborer ces recherches communes, James A. Robinson et Jean-Marie Baland ont séjourné à diverses reprises au sein de leurs institutions respectives. C’est ainsi que le premier s’est rendu plusieurs fois à l’UNamur entre 1994 et 1998. Ces séjours ont été l’occasion de concrétiser des collaborations avec d’autres chercheurs du CRED.  

C’est le cas de Jean-Philippe Platteau, Professeur émérite et économiste à l'Université de Namur et membre du CRED. « Nous avons travaillé sur des sujets de recherche assez proches et pour cette raison, nous nous sommes retrouvés ensemble comme participants à des évènements scientifiques internationaux. Nos interactions ont été fécondes et c’est à la suggestion de James Robinson que j’ai entrepris d’écrire mon ouvrage intitulé « Islam Instrumentalised : Religion and Politics in Historical Perspective» consacré à l’économie politique des religions, en particulier l’Islam », commente Jean-Philippe Platteau. C’est aussi à l’invitation de James A. Robinson que ce dernier a fait partie d’un groupe d’une douzaine d’économistes internationaux réunis à Kinshasa en janvier 2015 pour discuter avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo d’une stratégie de développement efficace à long terme pour le pays.  

Enseignement et influence académique

Lors de ses séjours à l’UNamur, James A. Robinson a également partagé son expertise avec les étudiants. Il a donné des cours dans le cadre du master de spécialisation en économie internationale et du développement (SMIDE), dirigé aujourd’hui par Romain Houssa. Ces interventions ont permis aux étudiants de bénéficier directement des connaissances et de l’expérience d’un des plus grands économistes contemporains, leur offrant une perspective unique sur les défis et les opportunités du développement économique dans les pays de l’hémisphère sud. 

Un partenariat fructueux

Les liens entre James A. Robinson et les chercheurs du CRED illustrent parfaitement l’importance des collaborations internationales dans le domaine de la recherche en économie du développement. Ces partenariats permettent de combiner des perspectives diverses et de développer des solutions innovantes aux problèmes économiques mondiaux.  

« En obtenant ce prix Nobel d’économie, James A. Robinson et ses deux collègues mettent en exergue notre domaine de spécialisation à Namur comme aucun autre événement ne l’avait fait auparavant. C’est non seulement valorisant pour nos travaux de recherche mais c’est aussi inspirant et stimulant pour la nouvelle génération de chercheurs qui travaillent au sein du CRED aujourd’hui » conclut Jean-Philippe Platteau.  

Daron Acemoglu, Simon Johnson et James A. Robinson : les prix Nobel d’économie 2024

Ces économistes ont été récompensés pour leurs travaux sur la formation des institutions et leur influence sur la prospérité des nations. Leur recherche a démontré que les institutions inclusives, qui respectent l’état de droit et les droits individuels, favorisent une croissance économique durable.  Leur ouvrage “Why Nations Fail” est particulièrement influent dans ce domaine. 

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