Face au déclin des populations de chauves-souris, l’équipe a choisi de concentrer ses efforts sur ces mammifères méconnus mais indispensables. "Nous avons répondu à l'appel à projet CaNDLE de 2023 en nous concentrant sur les chauves-souris pour encourager l'augmentation de la biodiversité à l’UNamur", explique Laura De Wandeleer. Le projet prévoit l’installation de nichoirs à chauves-souris sur plusieurs bâtiments de l’Université, à l’image des actions précédentes menées pour les martinets en 2021. Une trentaine de gîtes seront ainsi mis en place. 

L’objectif est non seulement de fournir un habitat sûr aux chauves-souris en ville, où les rénovations et les travaux d’isolation ont réduit leurs refuges naturels, mais aussi de suivre de près les populations installées pour évaluer l’efficacité des mesures. "Ce qui est aussi intéressant avec les chauves-souris, c’est qu’elles rendent des services écosystémiques importants, comme la régulation des populations d’insectes," ajoute Laura.

Sensibiliser pour protéger

Outre la protection directe des chauves-souris, le projet accorde une place centrale à la sensibilisation du public. Des panneaux didactiques seront installés sur le campus pour informer la communauté universitaire et les visiteurs sur l'importance des chauves-souris et les services qu'elles rendent à l'écosystème. L’idée est également de démystifier les nombreux préjugés qui entourent ces animaux, souvent perçus comme effrayants. "Les chauves-souris n’ont rien de dangereux et elles ne s’accrochent pas dans les cheveux, contrairement aux croyances populaires", souligne Laura.

Des activités de groupe, telles que des guidances nocturnes avec du matériel acoustique permettant d’entendre les ultrasons des chauves-souris, seront aussi proposées. "Nous voulons montrer qu’il y a de la vie en ville, au-delà du bitume et des arbres isolés", précise Jérémy Berthe. En étendant éventuellement le projet au site d’Haugimont, un espace en milieu rural où des stages sont organisés, l’équipe espère toucher un public plus large, y compris des étudiants du secondaire.

Ce projet, qui s’inscrit dans une volonté plus large de promouvoir la biodiversité urbaine, est également une réponse aux défis posés par les rénovations modernes, souvent néfastes pour les espèces cavernicoles comme les chauves-souris. En installant ces nichoirs, l’Université de Namur propose une solution alternative qui permet de concilier isolation énergétique et préservation de la biodiversité.

L’équipe espère lancer l’installation des nichoirs d’ici quelques semaines, avant la fin de l’hiver, afin que les chauves-souris puissent y trouver refuge au printemps. Le projet incarne ainsi un double engagement : protéger un groupe d'espèces menacé et sensibiliser la communauté à la cohabitation harmonieuse entre la nature et l’urbanisation.

Les projets CaNDLE, c’est quoi ?

Depuis 2013, les appels Campus Namur Durable (CaNDLE) ont pour vocation d'inviter la Communauté Universitaire à proposer des actions dont l’objectif est de rendre le campus et l’activité universitaire plus durables à court, moyen et long terme.

En 2023, l'UNamur ouvre un quatrième appel CaNDLE financé grâce au soutien conjoint du Fonds Jérôme pour le développement durable et de l'Assemblée des Cercles des étudiantes et étudiants de l'UNamur.