Cet article est tiré de la rubrique "Tomorrow Learn" du magazine Omalius de juin 2024.

Sous la direction de la professeure Isabelle Parmentier, elle est le fruit de deux collaborations. D’une part, les futurs historiens et historiennes ont bénéficié de l’expertise de Julie Duchêne, doctorante FRESH/FNRS au sein du PolleN (Pôle de l'histoire environnementale de l'Université de Namur) et de l’Institut ILEE (Institute of Life, Earth and Environment) de l’UNamur. À travers une recherche interdisciplinaire et innovante, elle a décidé de se pencher sur l’histoire du loup en Wallonie du 18e au 20e siècle. En tant que commissaire scientifique du projet, Julie Duchêne a apporté des données historiques, paléogénétiques et éthologiques pour construire l’exposition. 

D’autre part, les podcasts HECTOR "Histoire(s) du grand méchant loup" (série 4 - épisode 1) et "Les diplomates" (série 4 - épisode 2) de Céline Rase, docteure en histoire, ont servi de point de départ à la construction du fil rouge de l’exposition. En tant que source supplémentaire, ces podcasts ont apporté une dimension narrative à l’exposition.

En conjuguant les données scientifiques de Julie Duchêne avec les récits évocateurs de Céline Rase, le projet se voulait à la fois instructif et culturel. L’exposition reflétait une évolution chronologique montrant les variations de l'image du loup dans l'Histoire, tantôt positive, tantôt négative. Et ce, afin de mettre en lumière les débats liés à la situation actuelle du retour du loup aujourd’hui. 

Un parcours pédagogique innovant

L'exposition "Même pas peur ! Une évolution de l'image du loup à travers les siècles" proposait bien plus qu'une simple immersion dans l'histoire du loup en Wallonie. Ce projet pédagogique ambitieux incarne la fusion entre la recherche scientifique et la vulgarisation du savoir, tout en offrant une expérience professionnalisante aux étudiants et étudiantes. « Le projet de l’exposition comporte deux objectifs pédagogiques », détaille Isabelle Parmentier, professeure en histoire et coordinatrice de l’exposition. « Le premier consiste à explorer un mode de communication du savoir scientifique plus axé sur le grand public. Le deuxième objectif est de permettre aux apprenants de se plonger dans une forme plus aboutie de réalisation. En effet, celle-ci va bien au-delà d’un travail académique. Ici, il y a un public qui est convié, des visites guidées, divers aspects pour lesquels le résultat doit être professionnel. Notre volonté est de former à la maîtrise scientifique de la recherche en histoire mais sous un angle pédagogique différent, où chacun et chacune peut laisser libre cours à son imagination et explorer toutes les sortes de voies qui s’avèrent fructueuses dans le cadre d’un tel projet. ». En concevant et en réalisant l'exposition, l’objectif était de réfléchir sur la manière de rendre l'information historique compréhensible et engageante pour différents publics. 

Pour concevoir l’exposition, une équipe de neuf étudiants et étudiantes participait au projet. « Ce fut très enrichissant car cela nous a permis d’en apprendre davantage sur des sujets qu’on ne verrait pas durant notre cursus », partage Cécile Bourdon, étudiante en troisième année de bachelier en histoire à l’UNamur et impliquée dans le projet. « En histoire, nous abordons habituellement davantage l’histoire humaine qu’animalière. À travers la réalisation de cette exposition, nous avons eu l’occasion de mêler cet apprentissage à un objectif fondamental du métier d’historien et historienne : la vulgarisation scientifique. Gérer un tel projet est un atout pour notre futur professionnel. C’est très intéressant de bénéficier d’une telle formation dans notre cursus. ».

photo des différentes installation de l'expo loup : panneau, livre, photos

Cette expérience d’immersion professionnelle a par ailleurs permis aux participantes et participants de développer des compétences directement liées à la réalité du terrain. « La résilience était une des qualités à avoir durant ce projet. Savoir rebondir face aux imprévus est quelque chose que nous avons dû souvent faire. Mais la satisfaction prend le dessus une fois que nous percevons le sourire des visiteurs en sortant de l’exposition. », explique Théo Di Pillo, étudiant en troisième année de bachelier en histoire, également impliqué dans le projet. « Nous avons pu penser et concevoir l’exposition de A à Z : quel public viser, comment rédiger les textes, quel ton utiliser pour communiquer au grand public, etc. C’était un projet stimulant mais assez anxiogène à la fois car nous voulions que tout soit parfait », ajoutent Cécile Bourdon et Théo Di Pillo. 

Ce projet original a conquis plusieurs institutions belges et partira en tournée à Pairi Daiza, au printemps 2025 puis au Musée Gaumais à Virton, d’octobre 2025 à janvier 2026. 

Enfin, l'exposition ne se limite pas à une expérience ponctuelle. Elle s'inscrit dans un mouvement plus large de soutien à la recherche sur le loup en Wallonie, illustrant ainsi l'importance de la recherche scientifique dans la compréhension et la préservation de notre environnement. En encourageant le public à soutenir financièrement ces recherches, l'exposition crée un lien tangible entre le passé et le présent, invitant chacun à contribuer à la gestion durable de notre écosystème.

Soutenez les recherches sur le loup en Wallonie

Les recherches interdisciplinaires menées par Julie Duchêne font l’objet d’un financement participatif en vue de réunir le budget nécessaire pour l’analyse paléogénétique (ADN) de loups naturalisés conservés par une dizaine de musées partenaires en Wallonie. Chaque loup sera identifié afin de fournir des données historiques, génétiques et éthologiques sur les meutes qui peuplaient nos régions il y a 200 ans. L’objectif : grâce à une recherche innovante, créer un dialogue entre passé et présent afin de contribuer à une gestion durable de l’espèce et de sa relation avec l’homme aujourd’hui. Pour soutenir ces recherches, scannez le QR code ou adressez votre don sur le compte UNamur BE92 3500 0000 0123 en mentionnant « Don 5847850 Loup ». Dons déductibles à 45 %. Merci de votre soutien !  

Cet article est tiré de la rubrique "Tomorrow Learn" du magazine Omalius #33 (Juin 2024).

Couverture Omalius#33